Hellfest : une association dénonce le satanisme et les blasphèmes dans le festival

In: https://actu.fr/pays-de-la-loire/clisson_44043/provocs-hellfest-suffit-cathophobie-cesse_17399958.html

A trois jours de l’ouverture du Hellfest, qui se déroule à Clisson du 22 au 24 juin, le collectif Provocs Hellfest, ça suffit pointe toujours les actes anti-chrétiens du festival.

Publié le 20 Juin 18 à 19:28|Modifié le 21 Juin 18 à 10:09

Thierry Barnole, responsable du collectif Provocs Hellfest ça suffit avec Yves, son trésorier, et Louis Musnier, adhérent.
Thierry Barnole, responsable du collectif Provocs Hellfest ça suffit avec Yves, son trésorier, et Louis Musnier, adhérent. (©Hebdo de Sèvre et Maine)

Non, le Hellfest ne fait pas l’unanimité. Depuis sa création, le festival basé à Clisson (Loire-Atlantique) a ses détracteurs. La confédération des associations familiales catholiques, Riposte catholique ou encore l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’Identité Française et chrétienne (Agrif),… ont tenté de faire interdire la venue de groupes, ou du moins certaines de leurs chansons. En allant même jusqu’au tribunal en 2010. En vain.

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Deux affaires juridiques en cours

Aujourd’hui, le collectif Provocs Hellfest, ça suffit est un des derniers à mener la bataille. En petit nombre. Ils étaient une dizaine à suivre une conférence de Jean-Yves Rineau, une de leurs membres, à la maison paroissiale de Cholet, à une semaine du festival. Et avec peu d’écho. Leur conférence de presse d’avant festival à l’hôtel de la gare de Clisson n’a attiré qu’un… seul journaliste.

Pourtant, ce collectif ne compte pas baisser les bras, assure Yves, trésorier qui tait son nom :

On a du monde derrière nous. Mais peu osent dire ce qu’ils pensent vraiment des images et des messages véhiculés par le Hellfest. Et puis, cela dégage une telle manne financière, avec des retombées pour tout le secteur, que l’on met ce qui peut déranger sous le tapis.

« Que la cathophobie cesse »

Le mouvement n’a pas hésité à aller sur le terrain juridique : après avoir porté plainte pour diffamation contre des propos de deux collaborateurs du Hellfest, rapportés dans le magazine Les Inrocks (l’affaire est en cours) ; et avoir déposé un recours au tribunal administratif de Nantes contre la mairie de Clisson. « Sur ce deuxième dossier, nous contestons la convention avec l’association Hellfest. Elle n’a pas été établie dans les règles, elle ne protège pas les mineurs et reste obscure sur les aides octroyés au Hellfest (terrain, agents…) », précise le président Thierry Barnole.

« Nous ne sommes pas des anti-Hellfest, comme cela peut être dit régulièrement, poursuit le Choletais. Nous voulons seulement que la cathophobie cesse. Or, le festival est rempli d’actes anti-chrétiens, voire satanistes, dont peu de personnes s’émeuvent.

Les organisateurs prétextent que tout ça c’est du folklore, que ce n’est pas vraiment sérieux, qu’il y a la liberté d’expression… Moi je réponds, qu’est-ce qu’on dirait si les mêmes groupes et les mêmes chansons étaient islamophobes ou antisémites. Quelles seraient les réactions envers les juifs et les musulmans ? On le voit bien dans d’autres domaines musicaux. Il y a polémique. Pas là.

Le collectif a envoyé une lettre à tous les élus locaux (maires, députés…) et directeurs de lycées et proviseurs pour « alerter de la nocivité de certains groupes du Hellfest ».

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Ils seront sous la Temple

Le collectif pointe précisément la Temple, réservée au black metal. Une scène vers laquelle ils se dirigeront avec leur pass « acheté comme tout le monde » pour noter « les dérives ».

« Il faut savoir que, comme l’entrée du festival est gratuite pour les moins de 12 ans, ils peuvent accéder librement à cet endroit où les croix renversées sont nombreuses (Lucifer, Impaled Nazarene, Watain…) et les blasphèmes contre le Christ encore plus (Rotting Christ, Archgoat…). Est-ce normal ? Quelles images ont les jeunes de la religion ensuite ? », s’interroge le responsable d’un collectif qui finalement ne mènera pas d’autres actions cette année, comme un temps annoncé sur le blog.

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Le collectif espère être entendu au plus haut sommet de l’Etat. « On a un gouvernement qui veut une société respectueuse de tous. Qu’il agisse contre les actes christianophobes qui se décuplent chaque année », lance Louis Musnier, autre membre. Un collectif qui demande un vrai débat public avec les organisateurs et la mairie. Il avait déjà eu lieu avec d’autres associations lors des premières éditions. Chacun était resté campé sur ses positions.