LES AGRESSIONS DÉMONIAQUES (Marie d’Ange)

in: https://journal-d-une-demonologue.fr/les-agressions-demoniaques

Beaucoup voient dans le Diable l’image du mal, une représentation abstraite du mal. Or, Satan est un être réel, doué d’intelligence, qui influence chacun d’entre vous par la tentation et qui s’attaque à certains en utilisant son pouvoir extraordinaire. Beaucoup souffrent de maux démoniaques sans même le savoir ! La possession démoniaque est l’agression ultime du démon. Voyons comment le démon se sert de son pouvoir extraordinaire.

Le concept de possession démoniaque

De tout temps, dans toutes les cultures, chez tous les peuples, on parlait de possession et l’on pratiquait des exorcismes pour chasser l’esprit qui avait envahi le corps d’une victime.

Pour l’exemple, les archéologues ont retrouvé une inscription datée du IVe siècle av. J.-C. lors de fouilles à Thèbes. Cette inscription relate l’histoire d’une princesse possédée par une méchante âme. Le pharaon, qui était le beau frère de cette princesse, est informé de la situation, et lui fait envoyer une statue du dieu Khonsou pour soulager ses maux. L’histoire ne nous dit pas si cette princesse a été libérée !

Un autre exemple : nous trouvons dans les écrits de Philostrate d’Athènes (orateur et biographe romain du IIIe siècle), notamment dans son ouvrage « Vie d’Apollonius de Tyane), la mention d’une femme dont le fils âgé de 16 ans est possédé depuis l’âge de 14 ans d’un démon moqueur et menteur. Voici un extrait de cet écrit, la description que cette femme fait de son fils aux prêtres : 

« C’est un très bel enfant, vous le voyez, eh bien, un démon en est amoureux et il ne lui permet pas de garder toute sa raison ! Il l’empêche d’aller à l’école, d’apprendre à tirer à l’arc, et même de rester à la maison, et il l’entraîne dans des lieux déserts. Il n’a même plus sa propre voix, mais il fait entendre des sons rauques et caverneux, comme un homme adulte, et les yeux avec lesquels il regarde ne sont pas ses yeux. Tout cela me désole, je m’arrache les cheveux, et je cherche à ramener mon enfant, c’est tout naturel, mais il ne me reconnaît pas. Quand j’ai l’intention de venir ici – car cela fait déjà un an que j’en ai l’intention – le démon s’est révélé à moi par la bouche de mon enfant et il m’a dit qu’il était le fantôme d’un homme autrefois mort à la guerre et qu’à sa mort il était éperdument amoureux d’une femme, mais qu’elle avait vexé à leur lit de noces en épousant un autre homme trois jours après son décès. Il est devenu misogyne et a élu domicile dans cet enfant… »

Dans cet extrait, on peut noter qu’il s’agit donc d’une possession par un mort. Mais que l’on ne s’y trompe pas, le démon est perfide et menteur et peut se faire passer pour un disparu afin de mieux nous tromper.

Les Évangiles regorgent de cas de possession démoniaque et de délivrances opérées par Jésus-Christ et par les apôtres. Notons le cas du possédé de Gerasa, un cas de possession multiple. Cet homme avait toute une légion de démons en lui, et Jésus-Christ l’a libéré et a permis aux démons de posséder les porcs qui se trouvaient sur la colline. Et bien sûr, les porcs se jetèrent de la falaise et moururent. (Mc 5, 1-20)

Cette histoire nous montre deux choses : la première chose est que plusieurs démons peuvent posséder un seul corps. On parle alors de possession multiple. Ces cas ne sont pas rares et de nombreux récits parlent de possession multiple. Citons le cas d’Anneliese Michel possédée par plusieurs démons, le cas des possédées de Louviers… La deuxième chose est que les démons peuvent posséder un animal.

Voici un autre cas que l’on trouve dans la Bible : Évangile selon Marc, chapitre 1, versets 21 à 28 :

« Ils se rendirent à Capernaüm. Et, le jour du sabbat, Jésus entra d’abord dans la synagogue, et il enseigna. Ils étaient frappés de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes. Il se trouva dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur, et qui s’écria : “Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ? Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es : le Saint de Dieu.” Jésus le menaça, disant : “Tais-toi, et sors de cet homme.” Et l’esprit impur sortit de cet homme, en l’agitant avec violence, et en poussant un grand cri. Tous furent saisis de stupéfaction, de sorte qu’ils se demandaient les uns aux autres : “Qu’est-ce que ceci ? Une nouvelle doctrine ! Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent !” Et sa renommée se répandit aussitôt dans tous les lieux environnants de la Galilée. »

Dans cette histoire, Jésus chasse un esprit impur un peu trop bavard qui menaçait de dévoiler son identité. Avant de le chasser, Jésus lui ordonne de se taire. Puis, il chasse le démon. Lorsque le démon quitte le corps de l’homme, il crée des tremblements et pousse un cri. Il marque ainsi sa douleur de regagner les enfers.

L’Évangile, qui est plein d’enseignements, montre aussi que le Christ donne le pouvoir de chasser les démons à ses apôtres (Mc 6,7) puis à tous ceux qui invoqueront son nom.

Dans l’Évangile de saint Matthieu, on peut apprendre que certains démons ne peuvent être chassés que par la prière (Mt 17,27). L’apôtre Luc, quant à lui, signale que les démons reconnaissent Jésus et le craignent (Lc 4,34). Ce qui montre que pour chasser les démons, il faut une grande foi en Jésus-Christ, il faut croire en Lui et L’invoquer. Et ce n’est pas l’exorciste qui chasse l’exorciste, mais bien la puissance du Christ.

Les Évangiles nous montrent que dès le début, une distinction est faite entre la possession et la maladie. C’est pour cela que le pape Innocent 1er déclare, dès 413, l’obligation d’obtenir un mandat de l’évêque avant de procéder à un exorcisme.

Les formes d’agressions démoniaques

Le démon peut, grâce à son pouvoir extraordinaire, infliger différents maux à sa victime. Il use de son pouvoir ordinaire, la tentation, chez tout le monde, mais les agressions démoniaques sont plus rares et de différentes formes :

Il s’agit de personnes saintes qui acceptent de souffrir les tourments du démon pour expier les péchés de l’humanité ou pour affermir leur foi. Dans cette catégorie de personnes saintes, citons le curé d’Ars, le Padre Pio… ces deux personnages n’étaient pas à proprement parlé possédés par le démon, mais ils subissaient des attaques démoniaques, ils étaient harcelés par le démon dans le but de faire flancher leur foi. Padre Pio se battait régulièrement contre le démon.

Il faut savoir que rien n’est plus terrible pour Satan qu’un homme (ou une femme) pieux qui évangélise. Satan fera tout pour l’empêcher de propager la Parole du Christ, et pour cela, il le provoquera, fera naître le doute, l’affaiblira physiquement… Mais cette victime est en état de grâce et Dieu lui donnera toutes les armes pour combattre le démon.

La personne, malgré une vie exemplaire, se retrouve possédée ou agressée par le démon.

Ici, la personne ne mène pas une vie exemplaire, est plongée dans le péché, n’est pas consentante, mais se retrouve possédée ou harcelée par le démon. Il s’agit de personnes qui ont dévié du chemin et que Dieu tente de leur faire ouvrir les yeux. Il s’agit donc d’un châtiment de Dieu, après un blasphème ou d’une situation d’apostasie. La personne a renié Dieu, s’est peut-être tournée vers Satan, lui vouant un culte. Et pour lui faire comprendre qu’elle court à sa perte, Dieu lui infligera des souffrances pour lui ouvrir les yeux, et en même temps, lui donnera les armes nécessaires pour s’en sortir. Dieu peut mettre sur son chemin un homme pieux qui va l’éclairer, un exorciste…

Ainsi, une personne qui présente une vie dissolue laisse une porte ouverte au démon. En effet, les chrétiens, par la prière, se mettent sous la protection du Christ et de la Vierge, ainsi que des saints et des anges, et donc, le démon ne peut les toucher. Mais, la personne qui renie Dieu, qui vit dans le péché continuel, laisse la porte grande ouverte au démon.

Ici, nous retrouvons tous les sorciers, les satanistes… qui ont fait un pacte avec le démon en échange de pouvoirs. Le possédé devient donc le complice du démon, son esclave consentant. La personne croit être amie avec le démon, mais rappelons-le, le démon n’a pas d’amis, mais que des ennemis et il y aura toujours un prix à payer.

Les catégories d’agressions démoniaques

En plus des formes, il existe six catégories d’agressions démoniaques. Dans mes anciens articles, je parlais de cinq catégories, mais aujourd’hui, j’en ajoute une sixième qui était inclue dans les autres catégories, mais que j’ai décidé d’en faire une catégorie à part :

Cela concerne essentiellement les lieux, les habitations. Le démon crée des phénomènes surnaturels, et plonge l’habitation dans une atmosphère oppressante. En général, le démon ne s’attache par à des lieux, mais à des personnes, mais cela peut arriver, notamment si le lieu a servi à des messes noires ou si sur le lieu, il y eut des personnes en souffrance (hôpitaux notamment psychiatriques) ou des personnes mortes violemment ou des suicides. Dans le cas de personnes décédées, le démon retient prisonnier les âmes de ces victimes.

Le démon crée, autour de sa victime, une atmosphère oppressive. La victime se sent observée, elle ressent des énergies négatives, elle se sent fatiguée, faible. Le démon commence à harceler sa victime.

Ici, le démon s’insinue dans le psychisme de sa victime et créé des idées obsédantes. L’obsession peut conduire à des drames, comme au meurtre ou au suicide. Parfois, la victime entend la voix du démon qui la harcèle, qui tourne en boucle dans sa tête, qui l’insulte ou qui la pousse à réaliser des choses contre sa volonté. La victime commence à s’isoler des autres, et plonge dans la dépression.

Ici, le démon continue à travailler sur le psychisme de sa victime et, en même temps, il crée des tourments tout autour de sa victime. Il peut se matérialiser, il peut la frapper, il peut déplacer des objets, il peut surgir dans les rêves… Le démon inflige à sa victime toutes sortes de maux, physiques et psychiques, et peut pousser sa victime au suicide. La vexation peut conduire à la possession démoniaque.

C’est le stade ultime. Le démon a investi le psychisme de sa victime, son corps et le contrôle. Le démon agit à travers sa victime.

L’envoûtement est le fait que la victime subit des agressions démoniaques après un maléfice. Ici, c’est une tierce personne qui va commander au démon de s’attaquer à la victime.

La possession démoniaque

La possession démoniaque a été mentionnée et reconnue depuis la nuit des temps, chez tous les peuples, dans toutes les croyances. Parmi les signes suspects d’une possession démoniaque, on cite, le plus souvent, le fait de parler une langue inconnue, de découvrir des objets cachés ou des secrets, de faire preuve d’une force surhumaine, de vomir des substances ou des corps étrangers.

L’aspect des personnes possédées a aussi été décrit au fil du temps par de nombreux témoignages. Les plus souvent, on note que les possédés (ou démoniaques) parlent en tirant la langue, ont un regard noir de haine, jurent, aboient, miaulent, hennissent, ont les traits du visage figés dans un masque de colère et de haine, font des gestes désordonnés. Parfois, le visage de la personne possédée se décolore, devient blême, ses yeux roulent dans tous les sens, louchent, ses lèvres bleuissent. Le possédé fait souvent grincer ses dents. Il tremble aussi.

Pour libérer les possédés, on les exorcistes utilisent le Rituel Romain, soit le rituel d’exorcisme, établit par le pape Paul V au XVIIe siècle et resté inchangé jusqu’en 1999.

La possession démoniaque vu par le père Gabriele Amorth

Le Père Gabriele Amorth, exorciste à Rome, élève de l’exorciste Candido Amantini, et décédé il y a peu en nous laissant de nombreux témoignages concernant son travail, notamment des livres, nous dit que Satan agit de six façons différentes :

  1. La douleur physique : le Malin inflige à sa victime des douleurs extérieures en la battant, en la poussant, en lui lançant des objets. C’est ce qui arrivait régulièrement au curé d’Ars et à Padre Pio.
  2. L’oppression diabolique : la victime ne perd pas connaissance et n’a aucune action involontaire. Elle se sent oppressée, mais a encore le contrôle de ses actes.
  3. L’obsession diabolique : la victime est submergée par des pensées obsédantes qui lui semblent étrangères et qui peuvent influencer ses rêves.
  4. L’infestation diabolique : ici, l’activité maléfique est étendue aux lieux, aux objets, aux animaux.
  5. La subjugation diabolique : elle implique un pacte volontaire entre la personne et Satan.
  6. La possession diabolique : c’est la forme la plus grave d’agression démoniaque. Satan prend entièrement le contrôle du corps humain.

Pour poser le diagnostic de la possession démoniaque, le Père Gabriele Amorth mentionne plusieurs symptômes. À noter que pour poser son diagnostic, le Père Gabriele Amorth réalisait un exorcisme, car seul le Rituel assurait un bon diagnostic. En effet, le démon est menteur, perfide et peut se cacher, et seul l’exorcisme peut le dévoiler. S’il n’observait, lors du Rituel, aucun mal démoniaque, le Père Amorth savait que les maux dont souffrait le patient étaient d’origine naturelle.

Mais, certains signes peuvent nous faire penser à une possession démoniaque :

  1. Parler une langue inconnue.
  2. Afficher une horreur instinctive et inconscience des objets saints, afficher une haine contre le Christ et la Sainte Vierge.
  3. Révéler des choses cachées, des secrets.
  4. Faire preuve d’une force surhumaine.
  5. Manifester des phénomènes de pesanteur, comme léviter, voler.

Aujourd’hui, l’on ne croit plus au Diable, et certains qui ont besoin d’une aide spirituelle ne trouvent personne. Parallèlement, les adeptes et adorateurs de Satan se multiplient, chaque année leur nombre augmente. Cela est dû, entre autres, à la banalisation de la magie, de la sorcellerie. Le sataniste attire de plus en plus de monde, et fait de plus en plus de victimes, aux yeux de tous. Quand allons-nous enfin ouvrir les yeux sur ce phénomène ?

Marie d’Ange