Des archéologues allemands ont récemment découvert un morceau de plomb datant du XVe. Il pourrait s’agir d’une « tablette de malédiction » invoquant Satan.
Si on ne sait pas qui sont ces deux personnes visiblement visées par la malédiction, les archéologues ont émis plusieurs hypothèses. « Quelqu’un voulait-il mettre fin à la relation entre Taleke et Heinrich ? S’agissait-il d’un amour à sens unique ? Ou de jalousie ? Fallait-il mettre quelqu’un hors d’état de nuire ? », se sont-ils interrogés.
« Les tablettes de malédiction sont surtout associées à l’Antiquité »
Selon l’équipe de recherche, cette découverte est véritablement unique. D’autant plus que « les tablettes de malédiction sont surtout associées à l’Antiquité, entre 800 avant J.-C. et 600 après J.-C., et aux régions grecques et romaines », assure Jörg Ansorge, archéologue à l’université de Greifswald en Allemagne et responsable des fouilles, dans le communiqué de presse.
L’ère des tablettes de malédiction en plomb s’est effet arrêtée au début du VIIe siècle. Si certaines datant d’époques ultérieures ont été découvertes, elles se présentaient sous des formes différentes, d’après Arkeonews.
Mais cette ancienne tradition semble bel et bien avoir été pratiquée au moins une fois dans l’Allemagne médiévale. « Notre découverte peut être datée du XVe siècle. C’est vraiment une découverte très spéciale », indique Jörg Ansorge, ajoutant que des trouvailles similaires datant de la même époque sont très rares, voire inexistantes.
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L’artefact retrouvé… aux toilettes ?
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le fait que cette « tablette maudite » ait été retrouvée au fond d’une latrine située à l’une des extrémités du terrain n’a en réalité rien inhabituel. Dans l’Antiquité, déjà, ce genre d’objets était placé dans des endroits où il était difficile, voire impossible de mettre la main dessus. Et pour cause, la personne ciblée par la malédiction ne devait pas être informée de la catastrophe qui allait lui arriver.
Selon un communiqué rédigé par KOE, une société immobilière de Rostock impliquée dans les recherches, l’équipe d’archéologues a fouillé six maisons médiévales et de nombreuses caves situées sur le site de la mairie. Sur les lieux, les experts ont également découvert des traces de vie et d’artisanat humains, notamment un escalier en pierre et plusieurs robinets en bronze datant des XVIe et XVIIe siècles.