Auteur de propos qui lui ont valu un signalement et l’ouverture d’une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme, l’imam de Bagnols-sur-Cèze (Gard) Mahjoub Mahjoubi est arrivé en France en 1986.
Un « drapeau tricolore » et « satanique », n’ayant « aucune valeur auprès d’Allah ». Ces mots sont ceux de l’imam Mahjoub Mahjoubi et ils risquent de coûter cher à leur auteur. Dimanche 18 février 2024, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonçait sur X (anciennement Twitter) avoir effectué un signalement de l’imam de Bagnols-sur-Cèze (Gard) auprès du procureur de la République et avoir lancé une procédure d’expulsion. Une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme a également été ouverte.
Le maire de Bagnols-sur-Cèze, Jean-Yves Chapelet, ne s’attendait visiblement pas à une telle polémique autour de l’imam de sa commune, se disant au micro de France Bleu Gard Lozère « surpris » et « complètement abasourdi », précisant qu’il connaissait Mahjoub Mahjoubi « depuis une dizaine d’années ».
Marié et père de cinq enfants
Âgé de 52 ans, Mahjoub Mahjoubi est né à Tunis. Mais ce n’est pas un nouveau venu sur le sol français puisqu’il s’est installé dans le pays en 1986. L’imam s’est marié à une Française et est le père de cinq enfants, tous nés et scolarisés sur le territoire national, selon Le Parisien.
L’imam donnait également des cours d’arabe jusqu’en novembre dernier. Ces cours avaient été suspendus par le Service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (SDJES) à cause de problèmes de conformité. Des accusations réfutées par l’imam, qui avait alors expliqué enseigner à la centaine d’enfants de plus de sept ans à lire et écrire la langue arabe et consacrer trente minutes à l’éducation musulmane. « Aucune règle de jurisprudence de l’islam n’est enseignée aux enfants », avait-il affirmé à Objectif Gard.
Mahjoub Mahjoubi, par la voix de son avocat Me Samir Hamroun, toujours dans Le Parisien, plaide la « méprise dans la langue française », expliquant qu’ « il n’a eu aucune intention d’attaquer le drapeau français et ses valeurs pour lesquels il a un profond attachement ». Selon l’avocat, il s’agit d’un prêche « sur la division des musulmans de toute nationalité » au cours duquel l’imam « cite tous les drapeaux ».